Du silence dans les rues de Shanghai à l'effervescence des stands du salon : immersion dans le plus gros marché de l'électrique. L'édito de la newsletter Watt Else du 25 avril a été rédigé depuis la Chine.
Voilà une invitation qui ne se refuse pas : le constructeur BYD m’a conviée à une découverte approfondie de la marque et à la visite du salon automobile de Shanghai, qui se tient du 23 avril au 2 mai. C’est une occasion assez unique de se rendre en Chine pour observer la transition engagée par le pays. Et quelle claque !
On peut certainement faire beaucoup de reproches à la Chine, mais le pays a clairement pris le taureau par les cornes en matière de mobilité. Tout ceci n’est pas qu’une promesse en l’air, mais bien une réalité.
La veille du salon, et alors que la lutte contre le jetlag s’installait, j’ai décidé de me promener autour de notre hôtel, en plein milieu des gratte-ciels du quartier des affaires. Les rues sont larges et les voitures nombreuses, mais une chose m’a frappée immédiatement : le silence règne. Deux roues et voitures sont très largement électriques. Seuls les pneus sur la chaussée et quelques coups de klaxon brisent ce silence. Comparé au brouhaha d’une ville comme Paris, c’est le jour et la nuit.
Dans le centre de Shanghai, les véhicules thermiques se comptent presque sur les doigts des mains. On en croisera un peu plus en périphérie de l’agglomération. La diversité des marques rencontrées est dépaysante, il y a même quelques modèles que je classe parmi les « voitures non identifiées ». En tout cas, j’étais comme une gamine dans un magasin de sucreries, notamment devant des modèles qui n’ont pas encore tracé leur route jusqu’en Europe, comme la Xiaomi SU7.
Après une inscription rapide, l’entrée du salon se fait par reconnaissance faciale, voilà qui nous propulse dans un pays où le numérique est omniprésent. Si les stands ressemblent assez à ce que l’on pourrait voir sur n’importe quel salon international, l’ambiance y est différente. Ici, les patrons et patronnes des constructeurs n’hésitent pas à haranguer le public présent lors des conférences de presse pour le faire réagir, et ça marche !
Un autre détail m’a surprise lors de cette journée média du salon : la proportion de femmes est élevée, et je ne parle pas uniquement des hôtesses qui posent à côté des voitures — ce qui appartient désormais au passé en Europe, mais existe toujours en Chine. Les influenceurs des réseaux sociaux chinois sont partout. La journée presse du salon de Shanghai est diffusée en direct sur des milliers de comptes chinois sur Weibo, Douyin (TikTok), Wechat… Sur certains stands, il y a parfois plusieurs dizaines de lives – façon téléshopping – qui sont organisés par les constructeurs pour inciter les clients à acheter chez eux. Voilà qui est vraiment surprenant à observer à travers ma culture d’Européenne.
La journée a filé à un rythme infernal. La matinée a été consacrée aux conférences des 4 marques du groupe qui m’a invitée : BYD, Denza, Fang Cheng Bao et Yangwang. Les nouveautés et concepts présentés sortiront rapidement en Chine, mais pour ce qui est de l’Europe, rien n’est moins sûr. C’est peut-être le plus frustrant dans ce salon : découvrir des nouveautés sans savoir si elles viendront chez nous.
L’après-midi a permis de s’échapper dans les 7 autres halls dédiés aux véhicules pour particuliers et plusieurs centaines d’exposants. Les stands s’enchaînent, alternant entre des noms connus, des constructeurs étrangers (allemands, américains ou japonais) et marques chinoises complètement inconnues. C’était l’occasion aussi de confirmer certains coups de cœur, comme pour Xiaomi.
Ce que j’en retiens : le temps de la voiture bas de gamme chinoise est terminé. Les modèles présentés pendant l’édition 2025 du salon de Shanghai sont de plus en plus grands, confortables et forcément technologiques. Ils n’ont plus rien à envier à ce que l’on croiserait sur nos salons européens, si ce n’est que certains modèles manquent peut-être un peu d’âme du fait d’une standardisation du design. Après une journée exténuante (et 10 km de marche), je n’ai envie que d’une chose… une autre opportunité d’y revenir.
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2025-04-27T06:59:41Z