Grosse affluence en ce mercredi dans les allées de l’hypermarché Auchan Nord de Clermont-Ferrand, l’un des trois que l’enseigne, en pleine opération de relance, va fermer en France. Difficile de croire que ce magasin sera vidé de ses marchandises le 17 mai prochain. Si les 200 salariés d’Auchan continuent de se battre pour négocier des reclassements et des primes de départ, il y a une grosse interrogation sur l’avenir de la galerie commerciale, qui abrite une quarantaine de boutiques.
Un marchand de vêtements, Zeeman, a annoncé son départ le 6 mai. Un vendeur de téléphone devrait l’imiter. Mais pour les autres, c’est le flou. « On ne sait pas trop ce qu’on va devenir ? On manque d’informations, nos patrons sont dans le brouillard manifestement. Je vois mal comment nous pourrons rester ouverts après le départ d’Auchan », témoigne l’employée d’un opticien.
Depuis l’annonce choc du 5 novembre, cet hypermarché et sa galerie commerciale ont été proposés à 70 contacts potentiels, d’autres distributeurs bien sûr mais aussi des investisseurs de locaux commerciaux. « Aucun n’est intéressé, il est bien trop grand et ne correspond plus aux nouveaux standards du commerce », déplore Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand.
La Ville avait pourtant soutenu Auchan en rachetant les murs de la galerie commerciale pour environ 700 000 euros en 2023. Aujourd’hui, elle se retrouve propriétaire, mais avec des loyers qui vont s’arrêter et sans doute une contribution aux travaux de rénovation qui s’annoncent. Le maire ne s’avance pas sur un chiffrage, mais il laisse entendre qu’il aimerait bien conserver la partie sud de la galerie.
Celle-ci dispose d’une entrée indépendante, qui est accolée à une médiathèque municipale. « Nous avons besoin d’un projet immobilier pour relancer ce secteur desservi par le tramway, mais ce sera au long cours », dit Olivier Bianchi, qui s’en prend par ailleurs à « l’absence de culture du dialogue » chez Auchan et qui espère que le maximum de salariés seront reclassés dans les autres enseignes de la galaxie Mulliez chez Leroy Merlin, Norauto ou Boulanger présents dans l’agglomération.
Pour essayer de peser dans les discussions, un collectif « Ne fermons pas le Nord » s’est constitué en février. Il regroupe des habitants, des syndicats, des associations, comme l’UFC Que Choisir, et un parti politique, LFI. La députée LFI de la circonscription, Marianne Maxini, élue avec le soutien du Nouveau front populaire et donc des socialistes d’Olivier Bianchi l’été dernier, a apporté son soutien à ce collectif. À un an des élections municipales, le dossier d’Auchan Nord risque bien d’animer la campagne électorale clermontoise.
2025-03-12T17:09:30Z